L'annonce du séquençage du génome humain marque-t-elle la fin d'une grande aventure? Loin de là. Non seulement elle n'est pas finie, mais elle commence à peine. Et le plus intéressant reste à découvrir. Pour reprendre la métaphore classique du génome à l'image d'un livre, c'est comme si l'on venait de découvrir les 3 milliards de caractères d'un texte, avec des blancs et pas mal d'erreurs. Et qu'il restait à corriger les erreurs, à trouver le découpage des mots et surtout à découvrir leur sens. Une paille. D'autant que si le séquençage est une activité plus ou moins automatique, dont l'efficacité est directement liée au nombre de machines, la suite de la recherche va se heurter à la complexité du vivant.
En clair, aujourd'hui, nous possédons le signifiant, reste à trouver le signifié. Nous avons les lettres du livre, manque le sens des mots qu'elles forment. Comment ces lettres sont-elles organisées en gènes? Quelles fonctions ces derniers ont-ils? Bref, comment exploiter cette masse d'informations pour en tirer des connaissances biologiques? Craig Venter reconnaît qu'il faudra au moins cent ans pour tirer parti des données accumulées par ses séquenceurs! En fait, la livraison de cette "ébauche" de séquence marque le début d'un long et délicat travail d'analyse des données. Survol des prochaines étapes.
Océan d'ADN. D'abord, explique le bio-informaticien Christian Gautier (université Claude-Bernard, Lyon-CNRS), il va falloir "passer du brouillon à la copie pro