Menu
Libération

Un jour sans avions

Article réservé aux abonnés
La grève des contrôleurs français, qui redoutent la libéralisation de leur métier, paralysera le trafic aérien.
publié le 26 juin 2000 à 1h52

Ce ne sera pas un "lundi noir" mais un "lundi vide" dans les aéroports de l'Hexagone, sans passagers et sans avions. La grève des contrôleurs, annoncée depuis une semaine, paralysera 90 % de la circulation aérienne aujourd'hui. En dépit du service minimum obligatoire imposé par la loi, la quasi-totalité des liaisons programmées ne seront pas assurées. Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), le contrôle aérien assurera entre 10 et 12 % des vols au départ, à destination ou à l'intérieur de la France, et 50 % des 3 000 survols de l'espace aérien français, puisque la loi l'oblige. Les compagnies aériennes, surtout les françaises, n'ont pas eu d'autre choix que d'"abattre" leurs programmes et de mettre des numéros de téléphone à la disposition des passagers afin que ceux-ci ne se déplacent pas pour rien.

En revanche, l'engorgement risque de se déporter sur les aéroports des pays voisins - la Suisse, l'Allemagne et l'Italie -, où de nombreux vols de compagnies étrangères seront déroutés. On imagine facilement qu'une bonne partie des 7 500 vols qui traversent quotidiennement les écrans de contrôle français iront chercher l'hospitalité au plus près.

"Ciel unique". "On ne perturbe pas le transport aérien pour le plaisir, en prenant le risque de ternir notre image, explique Alain Serres, du Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA). Nous savons qu'un mouvement comme celui-là n'est pas populaire, mais compte tenu de ce qui se joue à la Commission europée