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Libération

Vivre un an la vie d'un autre

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publié le 26 juin 2000 à 1h51

Michel, 46 ans, est directeur de clientèle dans une agence de communication de trente salariés de la banlieue parisienne. Pendant un an, il va échanger son travail, sa maison et sa voiture avec un Québécois. Et vice versa.

"Le 11 juillet, je me fais la malle.Je vais prendre sa place de directeur général, dormir dans ses draps et conduire sa vieille Toyota. C'est un peu fou comme histoire, et pourtant tout s'est fait très simplement.

"Depuis longtemps, j'avais envie de faire découvrir le Canada à mon fils, car c'est le pays où je suis né. Je n'avais pas les moyens de prendre une année sabbatique, alors j'ai eu cette idée d'échange de travail. J'en ai parlé au conseil d'administration de mon entreprise. Il ont tous pouffé de rire. Mais ils m'ont dit OK, tout en pensant que je n'arriverais pas à trouver un type assez fou pour troquer sa vie avec la mienne ! Mon agence est une Scop, une coopérative de production. J'y travaille depuis quinze ans. Pour nous, le résultat humain compte autant que le résultat financier.

"J'ai pris le bottin du Milia, le Salon multimédia de Cannes, et j'ai envoyé des e-mails à toutes les entreprises québécoises inscrites. Une demi-heure plus tard, une femme, responsable d'un service de développement de CD-Rom dans une société canadienne, m'a répondu "banco". Après de longues discussions et des rencontres son directeur général et mon conseil d'administration étaient d'accord pour l'échange. Mais au dernier moment tout a capoté. J'étais hyper déçu et un pe