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Libération

Banques: la grande vacance des congés

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Privées d'accord 35 heures, elles font face au vide juridique.
publié le 27 juin 2000 à 1h54

La pagaille règne dans les services du personnel des banques françaises. Depuis un mois, il n'y a plus de texte conventionnel concernant les jours de congé. La justice a annulé l'accord sur les 35 heures qui prévalait jusque-là. Du coup, la majorité des quelque 200 000 salariés du secteur n'ont officiellement plus que le code du travail pour partir en vacances: cinq semaines de congés payés et un seul jour férié, le 1er mai. Et, du fait de la mauvaise volonté de l'Association française des banques (AFB), qui représente les patrons, cette situation provisoire risque de perdurer.

"C'est le bordel." Jusqu'à peu, les salariés des banques étaient régis par une convention collective relativement favorable. En plus des congés payés, ils bénéficiaient de 17 jours supplémentaires. Parmi lesquels on compte les jours fériés classiques (25 décembre, Pentecôte, etc.), mais aussi des jours "flottants" ou un "26e jour de congé payé". Lors de la négociation sur la réduction du temps de travail (RTT), l'AFB s'est montrée inflexible et a signé, en janvier 1999, un texte n'offrant pas un congé de plus. Les 17 jours déjà acquis se sont simplement transformés en jours RTT.

Seul problème: ce texte n'a été approuvé que par le SNB (Syndicat national de la banque), le représentant des cadres. Les autres syndicats, jugeant l'accord scandaleux, ont porté l'affaire devant la justice et, à leur grande surprise, ont réussi à faire annuler le texte. Cette décision, prise le 16 mai, a déstabilisé tout le mon