Genève, envoyé spécial.
C'est une belle plaquette. Visages souriants et ciel bleu. Elle s'intitule: Un monde meilleur pour tous. Fruit d'une commande du G8, ce rapport publié hier est signé par quatre grandes organisations multilatérales, l'ONU, le FMI, la Banque mondiale et l'OCDE. "Les pays du G8 voulaient qu'un tel rapport mesure les progrès de la réduction de la pauvreté dans le monde, et qu'il les guident dans leur partenariat avec les pays en développement", a expliqué Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, qui ouvrait hier le sommet mondial du développement social. Le rapport avance quelques perles: "Les êtres humains ne sont pas des chiffres et le bonheur n'est pas une statistique." Il rappelle une série d'objectifs pour 2015: réduction de la pauvreté de moitié, scolarisation de tous les enfants du primaire, diminution de l'inégalité des sexes, réduction des deux tiers de la mortalité infantile, généralisation de l'accès aux soins...
"C'est surtout un monde meilleur pour les plus riches", lâche un expert d'une ONG critique, qui juge des passages sur "l'ouverture des marchés aux échanges, à la technologies et aux idées" trop proches de la "philosophie de l'OMC". "C'est injuste, se défend Kofi Annan, qui ne pousse pas non plus trop loin son adhésion: "Je ne souscris pas à tout ce qui est écrit dans les rapports."
Il est vrai qu'en assurant que "la pauvreté peut connaître un net recul", la brochure de 25 pages est en net retrait par rapport à l'ambitieuse plate-forme