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Libération

Nabisco se laisse croquer par Philip Morris.

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Le géant du tabac retrouve sa place de numéro 2 de l'agroalimentaire.
publié le 27 juin 2000 à 1h54

Philip Morris ne s'est pas encore débarrassé de la cigarette, mais il commence déjà à "compenser" en croquant des confiseries et autres biscuits. Ce week-end, le géant de tabac (Marlboro, Chesterfield, Benson & Hedges, Merit, Muratti...), cible de tous les lobbies anticigarette, a annoncé le rachat du roi du biscuit Nabisco (biscuits Ritz, chips Oreo, bonbons Life Savers, aliments pour chiens Milk-Bone...).

Pour 14,9 milliards de dollars, il apportera les trésors de Nabisco à sa filiale agroalimentaire Kraft Foods (chocolats Toblerone et Milka, cafés Maxwell, bières Miller...). Harcelé depuis des années par le raider Carl Icahn (Libération du vendredi 23 juin), le groupe Nabisco a décidé de se saborder, en avril dernier, pour échapper à ses griffes. Sa maison mère, NHG (Nabisco Holdings Group) a donc mis aux enchères l'empire biscuitier, dont elle contrôlait 80,6 % du capital.

Menaces de procès. Ce week-end, NHG a choisi de faire affaire avec Philip Morris, le préférant à un tandem de circonstance formé par le français Danone et son concurrent anglais Cadbury-Schweppes. Pour parachever cet hara-kiri industriel, NHG va lui même se vendre, pour 9,8 milliards de dollars, à un autre tabatier, RJR. Tout cela reste en famille : RJR appartenait autrefois au groupe Nabisco. Ce dernier s'en était séparé en juin de l'année dernière. Le prix payé par RJR peut sembler faible. Comment le holding NHG, qui va se transformer en une simple poche pleine d'une douzaine de milliards de dollars d'