Vienne, correspondance.
Pour l'Autriche, le pays sans grèves, c'est un véritable tremblement de terre social. Les cheminots de l'÷BB, la société nationale des chemins de fer autrichiens, ont osé décider un arrêt de travail d'une heure, aujourd'hui entre 11 heures et midi. Ils protestent contre la hausse de l'âge de départ à la retraite (54 ans et demi au lieu de 53 ans actuellement). Depuis cette annonce, le pays qui, en Europe, compte le moins d'heures de grève annuelles (pas une seule seconde enregistrée ces deux dernières années, et la dernière grève des cheminots remonte à... 1 965!) est en plein émoi. Pour tenter de limiter l'impopularité de leur action (67 % des Autrichiens y sont hostiles), les responsables syndicaux ont décidé d'épargner les lignes internationales et les trains partis avant 11 heures. Et ils jurent de faire "tout ce qui est possible pour réduire au maximum les désagréments des clients".
Extrémité. Cette "grève" qui, sous d'autres latitudes, passerait quasiment inaperçue, occupe tous les débats politico-médiatiques autrichiens depuis plusieurs semaines. Le chancelier Wolfgang Schüssel (conservateur allié à l'extrême droite depuis le 4 février), après avoir ironisé sur ces cheminots qui, partant à la retraite à 53 ans, "ne peuvent pas sérieusement se présenter aux autres Autrichiens comme étant maltraités", les a conjurés de "ne pas se laisser embarquer par le syndicat". Face à une action aussi "violente", à l'échelle de la douce république des Alpes, mê