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Libération

Moulinex-Brandt, scène de futur ménage

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Les mauvais résultats du groupe français d'électroménager entravent les négociations.
publié le 28 juin 2000 à 1h49

Pierre Blayau fait durer le suspens dans le feuilleton Moulinex. Trois mois après le début de négociations cruciales avec l'italien El. Fi, qui s'est imposé comme son premier actionnaire avec 26 % du capital, le PDG du groupe français "prend acte" de l'impasse des discussions. En principe, elles auraient dû déboucher prochainement sur une fusion par apport d'actifs entre Moulinex et Brandt, l'une des principales filiales d'El. Fi.

Pression. Mais voilà, les deux camps ne sont pas d'accord sur l'évaluation de la dot des deux fiancés: Brandt estime qu'il devrait peser deux fois plus lourd que son partenaire dans le nouvel ensemble. Ce que conteste fermement Moulinex, qui juge "indispensable qu'une clarification intervienne dans les meilleurs délais".

De leur côté, les représentants de la famille Nocivelli, propriétaires d'El. Fi, tentent apparemment de calmer le jeu: "Les discussions ont été provisoirement suspendues" et pourraient reprendre "à très court terme". Tout en maintenant la pression sur Pierre Blayau: "Est-ce que Brandt pèsera 70 %, 75 % ou 77 % dans le nouvel ensemble?", se demande avec une fausse candeur le fabricant de machines à laver. Comme si l'affaire ne butait plus que sur quelques menus détails.

Ce qui n'est pas le cas. Car la situation financière de Moulinex est encore moins bonne que prévue: le groupe a multiplié sa perte nette par deux lors du dernier exercice. Elle atteint désormais 817 millions de francs, tandis que les ventes n'ont gagné que 1,7 %, à 7,7