Washington, correspondance.
Le gouvernement américain et la Commission européenne ont eu raison de la fusion entre WorldCom et Sprint, qui voulaient créer un géant international du téléphone. Les numéros 2 et 3 de la télécommunication américaine ont annoncé hier après-midi qu'ils renonçaient à leur opération, après la décision du ministère de la Justice de refuser leur fusion. Mario Monti, le commissaire européen à la Concurrence, avait signalé la veille à Washington que l'Europe s'opposerait également à cette concentration du marché de la communication qui aurait de graves incidences dans l'Union européenne.
Prix plus élevés. La ministre de la Justice a indiqué hier qu'elle voulait faire échec au rachat de Sprint par WorldCom pour "maintenir un marché concurrentiel". Flanquée de son adjoint, Joël Klein, auteur de la croisade contre Microsoft, Janet Reno a expliqué que si cette opération était menée à bien, "les grandes et petites entreprises et des millions de consommateurs devraient payer des prix plus élevés et accepter un service de moindre qualité et moins innovant". Selon la ministre, "cette fusion compromettrait les gains obtenus, il y a vingt-cinq ans, lors du démantèlement d'ATT" (le géant du téléphone divisé alors en neuf compagnies). L'ensemble Sprint-WorldCom aurait dominé le secteur, dans le domaine des télécommunications longue distance, l'Internet et le téléphone portable.
Sprint-WorldCom et le géant ATT auraient ainsi obtenu à eux deux plus de 80 % d'un marché q