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Libération

Antifusion à la bruxelloise

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Après les Etats-Unis, l'UE contre l'union Sprint-WorldCom.
publié le 29 juin 2000 à 1h57

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

C'est le coup de pied de l'âne: au lendemain de la décision des autorités américaines de la concurrence de s'opposer à la fusion entre les deux groupes de communication MCI-WorldCom et Sprint, la Commission européenne a annoncé qu'elle posait à son tour son veto à cette opération. Une décision pour le principe, les deux

sociétés américaines ayant annoncé dès mardi qu'elles renonçaient à fusionner (Libération d'hier). En procédant ainsi, l'autorité européenne chargée de faire respecter la concurrence a pris, hier, date pour l'avenir.

Concurrence saine. Il n'est guère étonnant que Bruxelles ait marché dans les pas de Washington, l'enquête ayant été menée de conserve: en effet, un accord signé en 1991 entre la Commission et le département américain de la Justice a prévu une telle coopération. Mario Monti, le commissaire européen chargé de la Concurrence, a expliqué, hier, en termes choisis, qu'une enquête de cinq mois l'a convaincu que la fusion aurait abouti à créer "une entreprise d'une taille lui permettant d'avoir une position dominante sur le marché de la transmission d'informations sur l'Internet pouvant amener une forte dépendance des consommateurs". Le fait que ces deux entreprises soient américaines ne change rien à l'affaire puisque les effets anticoncurrentiels se seraient fait sentir jusque dans l'Union européenne.

Certes, MCI-WorldCom a proposé de céder à un tiers l'ensemble des activités Internet de Sprint (qui arrive au second