Rome, de notre correspondant.
L'Etat italien ferme boutique. Après soixante-sept ans de bons, quoique parfois déloyaux, services, le holding public IRI a solennellement été enterré hier. Comme l'a relevé son président Piero Gnudi, c'est "un chapitre de l'histoire italienne" qui se referme, celui de l'Etat-patron qui, à travers cet instrument, a profondément influencé la vie économique de la péninsule. L'IRI détenait autrefois la moitié des sociétés anonymes du pays, et a longtemps compté parmi les tout premiers groupes industriels européens.
Pas de dettes. Hier, l'Istituto per la ricostruzione industriale a été officiellement mis en liquidation, conformément aux souhaits de la Commission européenne et aux promesses des gouvernements italiens successifs. En octobre 1998, le ministre du Trésor Carlo Azeglio Ciampi s'était engagé devant le commissaire à la Concurrence Mario Monti à liquider l'IRI avant le 30 juin 2000. "L'IRI a été le principal artisan du développement économique italien de l'après-guerre", a indiqué le chef du gouvernement Giuliano Amato, prononçant l'oraison funèbre de l'institut. "Sans l'IRI, les entreprises n'auraient pas pu se développer, mais il est bon que les entreprises retournent sur le marché."
Pour son dernier exercice, l'IRI, qui contrôlait encore huit entreprises, dont la Rai, la télévision publique, ou encore 53 % d'Alitalia et 32 % de Finmeccanica, a dégagé 7 226 milliards de bénéfices (plus de 25 milliards de francs) distribuant la quasi-totalité