Montpellier, de notre correspondante.
Dévoilé il y a quelques semaines, orchestré par le groupe aérien suisse SAirGroup (maison mère de Swissair), le projet de fusion entre les compagnies aériennes françaises AOM, Air Liberté et Air Littoral entre dans sa phase la plus délicate. Celle de la gestion sociale. Et ça commence sous la menace d'un préavis de grève pour ce vendredi et le samedi 1er juillet, jours de départs en vacances. Air Littoral a préféré annuler la totalité de ses vols, soit 130 liaisons et 13 000 passagers. Air Liberté en assurera à peine 10 %. Et AOM, qui a affrété quatre 747 chez Air Atlanta à 5 000 dollars l'heure et quatre 737-200 chez Air Méditerranée, devrait être, à ce prix, en mesure d'assurer partiellement son programme. A peine sorti du bois, Philippe Brugisser, patron de SAirGroup, a déjà réalisé un petit exploit: coaliser contre son projet la totalité des personnels des trois compagnies, ceux du sol comme les navigants.
Flop. En huit ans de présidence à la tête du groupe suisse, Philippe Brugisser a seulement essuyé une "petite grève de bagagistes". Mercredi dernier, il a invité à sa table la centaine de délégués syndicaux des trois compagnies. "Il nous a exposé pendant une heure l'intérêt de la fusion comme il l'aurait fait à des actionnaires ou à des cadres, avec des transparents, et a expédié le volet social en cinq minutes", rapporte une déléguée syndicale à ses collègues d'Air Littoral réunis hier en AG. "Quand on l'a vu, on a eu l'impression q