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Libération

Le salarié olympique

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publié le 3 juillet 2000 à 2h44

Vous faites quoi dans la vie? Champion du monde. Et ça rapporte combien? Rien. Si les "Eurostars" du foot n'ont pas de soucis de fin de mois, des médaillés dans des spécialités bien moins médiatiques rament pour financer leur carrière. Les sponsors n'ont pas les mêmes largesses pour les petits. Certaines compétitions ne sont même pas primées. Moralité, la plupart des six mille athlètes de haut niveau français ont une deuxième casquette, professionnelle. Pour eux, les fédérations sportives, le ministère de la Jeunesse et des Sports tentent d'établir des passerelles avec le monde du travail. Et ont concocté des conventions d'insertion professionnelle pour leur permettre d'être employés sur la base d'un mi-temps (entraînements et compétitions obligent) payé à plein temps. Contre une subvention annuelle de 20 000 F pour l'employeur. Mais le résultat est maigre. Côté entreprises privées, on ne se bouscule pas: plus facile de payer pour mettre son logo sur un survêtement ou de fournir une paire de baskets que de gérer un sportif au quotidien. D'autant que l'embauche, même d'un champion du monde, ne rapporte pas directement. "Nous employons une vingtaine d'athlètes. Mais si l'un d'eux décroche un podium à Sydney, il n'y aura pas marqué cheminot, mais Adidas ou Nike sur son maillot", explique André Guyomard, chargé du recrutement des sportifs de haut niveau à la SNCF. Majoritairement ce sont les entreprises publiques qui les recrutent. Dans la liste des employeurs partenaires: la SN