Laurent Burtz, 27 ans,
kayakiste, sélectionné aux JO.
Il a bien failli laisser tomber le kayak. Oui, lui qui avait fini 4e aux Jeux olympiques d'Altanta, il y a quatre ans. Et pour de banales histoires d'argent. Dans sa spécialité sportive, pas de primes de compétition, pas vraiment de sponsors qui payent; enfin, lui n'en a pas. Pour vivre, il faut travailler à côté. Justement, Laurent Burtz n'est pas vraiment du genre réfractaire au boulot. Plutôt l'inverse. Il n'a jamais envisagé de faire kayak à plein temps et de finir dans le milieu comme entraîneur de club. Non, dans sa famille, on fait dans l'ingénieur. Lui a suivi la trace de ses aînés. Le bac en poche, il s'inscrit à l'Insa, une école d'ingénieurs en mécanique située à Lyon.
La première année, il la passe en deux ans, pour pouvoir s'entraîner. Mais pas question de mettre six ans à décrocher le diplôme. "Les deux années suivantes, j'ai mis les compét' entre parenthèses pour plancher sur mes cours." En 1998, le voilà sur le marché du travail. "Enfin, se dit-il, je vais pouvoir me remettre à pagayer l'esprit libre, sans soucis d'argent. Plus à compter toujours sur papa-maman." Il se tourne vers sa fédération sportive pour l'aider à trouver l'emploi adéquat, celui qui lui permettra de concilier sa vie d'athlète et son désir d'autonomie. Refus polis des employeurs contactés: un ingénieur à mi-temps, avec un emploi du temps très saisonnier - l'été les compét', c'est à plein temps -, non merci. Un an et demi de recherche et d'