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Libération

Un vivier en entreprise

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Depuis 1983, la SNCF accueille chaque année un quota d'athlètes. La CGEA, filiale de Vivendi, les choisit bac+3.
publié le 3 juillet 2000 à 2h44

A la SNCF, ils sont contrôleurs, commerciaux ou guichetiers, et disparaissent six mois par an pour cause d'entraînement ou de compét'. Depuis 1983, l'entreprise publique accueille chaque année un vivier d'athlètes de haut niveau. Sous convention avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, donc payés à temps plein pour un mi-temps et occupés le plus souvent à des tâches subalternes, emploi du temps à trous oblige. "Pendant longtemps, on ne les a pas vraiment gérés. On les plaçaient ici et là dans les services, ils venaient ou ne venaient pas, chaque chef de service s'en débrouillait comme il voulait", reconnaît André Guyomard, chargé du recrutement des sportifs de haut niveau. "Contre-productif", juge aujourd'hui la direction qui souhaite les utiliser plus efficacement. Et communiquer sur leur image. "Après tout, nous leur fournissons un emploi et un salaire à vie, puisque 80 % d'entre eux restent à l'issue de leur carrière sportive. A nous de faire en sorte de rentabiliser cet investissement." Les athlètes y seraient plutôt favorables. "Avoir été champion du monde et terminer sa vie comme guichetier, c'est frustrant", explique André Guyomard, la plupart nous l'ont dit: "La sécurité de l'emploi, c'est un plus pour eux mais ils préféreraient occuper des emplois en rapport avec leurs compétences et avoir des perspectives d'évolution." La SNCF s'y emploie donc. D'abord en étant plus sélective dans ses recrutements. Les postes ouverts sont aujourd'hui réservés à des sportifs