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Libération

Bolloré laisse tomber ses petits papiers

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Le groupe vend OCB, Zig Zag et Job pour se recentrer sur le tabac.
publié le 4 juillet 2000 à 2h47

Vincent Bolloré a décidément le goût du sacrilège. Il vient de troquer l'un des bijoux de sa famille contre quelques cigarettes africaines. Hier, l'homme d'affaires a annoncé qu'il cédait à l'américain Republic Technologies son empire de papiers à rouler avec les marques OCB, Zig Zag et Job pour 150 millions d'euros, ne conservant qu'une participation de 19 % dans une future société commune. Les trois marques qui font le bonheur des fumeurs français, et pas seulement de tabac, passent donc sous pavillon américain, à l'exception de Zig Zag qui reste sous contrôle tricolore aux Etats-Unis et dans certains pays d'Asie et du Moyen-Orient, tout comme OCB au Canada, accords de distribution exclusifs obligent.

"Bollo" - pour les intimes - n'a donc pas hésité à sacrifier l'une des activités historiques de son clan: OCB, c'est Odet-Cascadec-Bolloré, l'usine papetière fondée en 1822 avec des associés au coeur de la Bretagne. Un moment tombé dans l'escarcelle de Job, dans les années 70, le fameux carnet blanc de papier à rouler retourna ensuite dans la famille. Pour en sortir maintenant définitivement, semble-t-il. Ne restent plus en Bretagne qu'une activité de films plastiques à haute valeur ajoutée et des papiers spéciaux ultrafins.

Tabac africain. Simultanément, Vincent Bolloré entreprend une nouvelle étape du recentrage de son groupe sur le négoce du tabac en Afrique, un marché qu'il pratique assidûment depuis 1986 et son rachat de la SCAC, un spécialiste du transit douanier entre la