Les banques seraient-elles en train de prendre des risques inconsidérés en prêtant à tout va? Et commettre ainsi les mêmes excès que ceux qui ont eu lieu dans l'immobilier au début des années 90? Pour la commission bancaire - chargée de surveiller les banques -, le spectre d'une nouvelle crise rôde. Son président Jean-Claude Trichet a ainsi révélé hier, en présentant le rapport de la commission, qu'il avait adressé ces derniers mois "des messages de prudence quant à l'engagement des établissements financiers, sur des secteurs, par nature, risqués ou très cycliques comme l'immobilier".
Le gouverneur de la banque de France a sûrement en mémoire les engagements faramineux pris par les banques à la fin des années 80. Une grande partie du "trou" financier du Crédit Lyonnais est due à de tels engagements. L'ironie veut d'ailleurs que Jean-Claude Trichet soit mis en examen dans l'affaire de la quasi-faillite du Lyonnais, en tant que directeur du Trésor à l'époque des faits.
Engagements. La situation n'est pas aussi catastrophique aujourd'hui, mais des similitudes existent avec le début des années 90. Les stocks disponibles de logements et de bureaux sont en baisse, les prix au mètre carré progressent et les taux de rendement sont en régression. Selon une étude menée par la commission bancaire, "les nouveaux engagements pris en 1999 en faveur des professionnels de l'immobilier ont atteint 15,2 milliards d'euros (100 milliards de francs)", soit une "hausse significative" par rapport à