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Libération

Les constructeurs automobiles en surrégime

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Grâce à la fin du millésime, les ventes ont doublé en juin.
publié le 4 juillet 2000 à 2h47

"C'est une petite réforme avec un effet spectaculaire": ainsi un analyste financier commentait-il hier les chiffres de ventes ("immatriculations") de voitures neuves en France. Juin 2000 demeurera dans les annales comme un mois exceptionnel. Pensez: les ventes ont presque doublé par rapport à juin 1999. Plus précisément les immatriculations de voitures particulières neuves dans l'Hexagone ont augmenté de 75,4 % en données brutes, et de 93 % à nombre de jours ouvrables comparables.

La cause de cette montée des ventes? La suppression, par le gouvernement, en décembre, dernier du "millésime". Instauré en 1978 en France, le millésime décidait d'une année modèle, commençant au 1er juillet. Concrètement, en juin 1999, on achetait une voiture de "l'année modèle 1999". En juillet 1999, on achetait une auto estampillée "année modèle 2000", et considérée comme telle dans l'Argus ou autre cotation. A un jour près, la décote pour la revente à l'occasion pouvait donc atteindre 20 %. Beaucoup d'acheteurs attendaient donc juillet pour acheter. Désormais, pour évaluer sa vieille bagnole, il faudra prendre en compte la date de première mise en circulation.

Exception française. Pas très juste pour les consommateurs, cette "exception française" (et pour partie britannique) était aussi antiéconomique. Aux ventes creuses de juin, succédait un mois de juillet d'enfer pour les constructeurs qui devaient faire face à une forte demande avant de fermer leurs portes en août. Christian Pierret, secrétair