Décidément, l'été est une saison qui se prête aux déballages des conflits commerciaux américano-européens. Un peu moins d'un an après la décision américaine de surtaxer les roqueforts et autres produits d'origine européenne, c'est la défense des droits liés à une marque qui est au coeur d'une nouvelle guéguerre transatlantique. Cette fois, c'est l'Union européenne qui passe à l'offensive pour Pernod Ricard et porte l'"affaire Havana Club" devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). En cause : les lois sur le blocus de Cuba édictées par Washington en 1998.
En fait, le litige dure depuis 1993, quand le groupe français Pernod Ricard décide d'ajouter un rhum digne de ce nom à sa palette. A l'époque, les pourparlers sont déjà engagés depuis plusieurs mois avec la société cubaine Cubaexport, propriétaire de la marque Havana Club. Marque dont l'histoire remonte aux débuts de la révolution castriste.
Domaine public. Lorsque El Lider Maximo prend le pouvoir en 1959, Havana Club est un produit de la famille José Arechabala. Celle-ci avait déposé la marque dans une demi-douzaine de pays, dont les Etats-Unis, dès 1934. Mais au lendemain de la prise de pouvoir de Castro, la famille Arechabala fuit aux Etats-Unis et en Espagne, abandonnant derrière elle une distillerie proche du dépôt de bilan. En fait, rien ne va plus pour la SA José Arechabala depuis 1955. A tel point qu'elle ne paye plus les taxes pour le renouvellement des droits de propriété industrielle, ni aux Etats-Unis, ni da