Les publicités qui expliquent qu'il va falloir apprendre à devenir riche rapidement, les psychologues qui s'alarment des comportements à la limite de la toxicomanie des boursicoteurs en ligne, les dîners en ville où l'on discute obligatoirement des fluctuations du Nasdaq... On a parfois l'impression que toute la France s'est mise à la Bourse et vibre à chaque fluctuation du CAC 40.
"Déconvenues". Le sondage, publié hier par la Sofres pour ParisBourse et la Banque de France (1), vient remettre les choses à leur place. Le nombre d'actionnaires individuels a effectivement augmenté depuis un an, mais rien de révolutionnaire. Il y avait 5,2 millions de possesseurs d'actions en mai 1999. Ils sont 5,6 millions aujourd'hui, soit une hausse de 7,7 %. "C'est une augmentation mesurée, qui nous satisfait", commente-t-on chez ParisBourse, la société gestionnaire du marché parisien, en cachant mal une certaine déception. Mais on se console comme on peut : "Ce n'est pas une ruée vers l'or, comme certains l'annonçaient. Et ce n'est pas plus mal : les gens qui viennent en croyant qu'ils sont au casino ne sont pas des investisseurs avertis et ils risquent d'avoir des déconvenues."
L'enquête révèle l'identité de ces nouveaux actionnaires. Ils sont plus jeunes et moins riches que les anciens. La part des moins de 35 ans est passée de 10,5 à 12,4 % et celle des revenus les plus modestes de 7,6 à 8,7 %. L'attrait des sociétés privatisées - le Crédit Lyonnais ou Aérospatiale - a séduit 400 000 perso