La technologie, le progrès, l'exploration spatiale, c'est beau, ça fait rêver. Autant de thèmes consensuels obligés pour la campagne de publicité européenne d'EADS, le champion du Vieux continent capable de tenir la dragée haute aux américains Boeing et Lockheed Martin, respectivement numéro un et deux mondial du ciel et de l'espace. Issu du regroupement des français Aérospatiale Matra, des allemands de Deutsche Aerospace et de l'espagnol CASA, le nouvel ensemble joue à fond la carte du "civil" pour sa communication institutionnelle confiée à l'agence McCann Erickson. Normal : il s'agit de rassurer les petits porteurs, tous bons pères de famille, prêts à investir une vingtaine d'euros pour s'offrir une action EADS, dont la cotation commencera lundi 10 juillet simultanément à Paris, Madrid et Francfort.
Panoplie d'armement. En revanche, pas un mot sur la jolie palette d'activités hautement militaires du trio européen. "Cachez donc ces missiles que je ne saurais voir", semblent dire en creux les cinq "visuels" de la campagne concoctés par McCann Erickson dans les trois pays concernés, pour un montant proche de 160 millions de francs, dont 60 millions pour la France. "Le militaire ne représente en aucun cas la majorité des métiers d'EADS", justifie l'agence de publicité. Vrai : à lui seul, Airbus, programme européen s'il en est et grande vedette du groupe avec son futur très gros porteur A3XX, représentera 54 % du chiffre d'affaires de l'ensemble. Et la prestigieuse fusée Ariane