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Libération

Quand l'eurodroite chante l'ode à la BCE

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Le Parlement de Strasbourg divisé par la hausse des taux.
publié le 8 juillet 2000 à 2h56

Strasbourg (UE) envoyé spécial

Merveilleuse Banque centrale européenne ! Fantastique Wim Duisenberg ! Extraordinaire politique monétaire ! Cela vous paraît un tantinet enthousiaste, voire complaisant ? Cela n'a pas gêné la majorité de droite du Parlement européen qui a adopté, jeudi soir, à l'occasion de la présentation du premier rapport annuel de la BCE, une résolution de total soutien aux banquiers centraux de Francfort. Le président de la BCE ne pouvait que se réjouir, un peu interloqué, du "soutien très large manifesté à la politique que avons menée jusqu'à présent".

"Rigidité du marché". La gauche a essayé, en vain, de faire voter des amendements un tantinet plus critiques. Elle n'a réussi qu'a empêcher l'adoption d'un paragraphe qui proclamait les "inquiétudes (de l'europarlement) à l'égard des mesures prises dernièrement par certains pays de la zone euro, notamment en matière de temps de travail, qui ont entraîné une rigidité du marché du travail au lieu de l'assouplir". Pour les conservateurs, ça ne fait pas un pli, "ces mesures ont partiellement affaibli l'économie sur laquelle repose l'euro et, partant, la monnaie commune". Il fallait oser : proclamer que la chute de l'euro (environ 20 % depuis son lancement, le 1er janvier 1999), c'est la faute aux 35 heures...

Pour le reste, la résolution n'est qu'une ode à Francfort : ainsi, l'europarlement "félicite la BCE pour sa politique de stabilité convaincante" qui est un "succès" et il se réjouit de sa "crédibilité vis-à-v