Menu
Libération

Tout, tout, tout, pour Avignon

Article réservé aux abonnés
publié le 10 juillet 2000 à 2h57

Dimanche, début juillet, trois voitures quittent Tours au petit matin. A l'intérieur, des comédiens chanteurs musiciens, deux techniciens et une administratrice, des costumes et un accordéon. La compagnie Interligne est en route pour Avignon off, passage obligé pour remplir son carnet de commandes. Installée à Tours depuis dix ans, elle crée et tourne ses spectacles de théâtre. Cette année, les comédiens ont déployé leur entreprise culturelle et tentent l'aventure au Festival off d'Avignon. Leur dernière création, les Cosmiques, un cabaret à quatre temps, spectacle de théâtre musical, léger et avec peu de décors, est parfaitement adaptée pour le rythme infernal des salles de théâtre du off.

Depuis mars, "ils se préparent". Réfléchissent au moyen de se démarquer au milieu des 500 spectacles présents pendant un mois, contactent les acheteurs potentiels et surtout ont dû trouver l'argent. Le coût est important, et pour bien des compagnies le festival s'est soldé par un dépôt de bilan.

Pour jouer les Cosmiques pendant un mois, la compagnie doit débourser 150 000 F. Pour payer le théâtre, la location d'une maison pour loger tout le monde, l'impression des tracts et affiches et tenter de sortir des salaires. C'est sur ce dernier point que l'économie a été le plus drastique. Les quatre comédiens musiciens chanteurs - qui sont syndiqués, ce qui est peu fréquent dans une profession où seuls 10% d'entre eux ont leur carte- et le technicien son ne recevront que 3 000 F de salaire net pou