Toulouse de notre correspondant
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le gros du budget de la fédération CFDT des mines et de la métallurgie (FGMM) est pendant très longtemps venu du camp "adverse". Jusqu'en 1988 en effet, les directions de Renault, Usinor, Thomson ou Unimétal, entre autres, ont financé les permanents d'un syndicat censé les combattre. Tous les amis de Nicole Notat jurent leurs grands dieux que ces petits arrangements avec le ciel n'ont jamais entravé leur liberté d'action. Tous sauf un, qui est convaincu d'avoir découvert l'existence de drôles de liens entre son syndicat et son employeur.
CFDT contre CFDT. En 1998, s'estimant victime de "discrimination" syndicale, Philippe Pinel, technicien des services de l'ordonnancement de l'Aérospatiale et cadre de la CFDT, engage une action devant les prud'hommes contre l'avionneur toulousain. Surprise: le 3 septembre 1999, Robert Bonnand, secrétaire général de sa fédération, le prie par courrier, et en termes comminatoires, de "retirer [son] action". La FGMM conteste la bonne foi du plaignant: sa démarche "porte gravement atteinte à la crédibilité et à l'image de la CFDT". Pour faire bon poids, huit délégués cédétistes de la section toulousaine d'Aérospatiale témoignent contre lui.
En 1997, Pinel a accepté une transaction dans le cadre d'un accord d'entreprise: départ en préretraite, plus six mois de salaire. Par la suite, il dénonce les conditions dans lesquelles il a été "contraint" de signer une "transaction au rab