Givet (Ardennes) envoyé spécial
Les cinq cents habitants du quartier de la Soie de Givet, évacués lundi, ont regagné leur maison dans la journée d'hier. Dans un court communiqué au maire, les représentants du personnel de Cellatex ont "donné des garanties". Entendez: la filature de viscose ne sautera pas. "Nous assurons la sécurité de l'entreprise au moins jusqu'à mercredi", ont promis les salariés, dans l'attente des négociations, aujourd'hui, et en échange de la disparition des CRS des environs. Les 152 employés de la filature de rayonne des Ardennes, mise en liquidation judiciaire, occupent leur usine transformée en forteresse explosive avec un seul mot d'ordre: du travail. Et menacent de "tout faire sauter" si aucune solution n'est trouvée.
Entre deux négociations, au terme d'une semaine épuisante, la journée a été plutôt calme. "La très forte tension de lundi a baissé d'un cran", témoigne un employé. Les badauds ont été écartés. Malgré la surveillance, des casseurs sont venus rôder en fin de semaine dernière. "Des charognards, ils ont tout pillé, des bobines de fil qui ne servent à rien." Ne restait aujourd'hui, dans le périmètre de l'usine, que les quatre barricades qui bloquent toujours les accès, enchevêtrement de chariots, tonneaux de restes de pâte de bois qui fument sous la pluie. A l'intérieur, plus d'une centaine de salariés occupent les lieux. La nuit, ils montent la garde par équipe de 25. A l'extérieur des pompiers, prêts à agir avec leurs lances. Deux cent vin