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Libération

Le géant du diamant lâche son monopole

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Le Sud-Africain De Beers ne soutiendra plus les prix.
publié le 13 juillet 2000 à 3h04

Londres de notre correspondant

Le cartel du diamant n'est plus éternel. Le géant sud-africain De Beers a confirmé hier à Londres, devant ses clients, son intention de mettre fin à soixante-dix ans de monopole et de jouer le jeu de la concurrence. Dans un an, jour pour jour, le groupe ne soutiendra plus les prix et ne rachètera plus les pierres non vendues. Une politique qui l'avait conduit à accumuler dans ses coffres une montagne de diamants évaluée à 3,9 milliards de dollars (26 milliards de francs). Son stock sera progressivement réduit.

Inquiétudes. Le Sud-Africain continuera cependant de soutenir, mais plus sous son nom, les campagnes publicitaires qui depuis 1948 expliquent aux angoissés des volte-face amoureuses qu'un diamant, lui, est "éternel". Il calme ainsi l'une des principales inquiétudes de la profession. Sa branche commerciale, l'Organisation centrale de vente, rebaptisée "Compagnie de commerce du diamant", dépensera cette année 170 millions de dollars en promotion.

Le groupe, qui contrôle les deux tiers du commerce mondial, ne parvenait plus à imposer sa loi à un nombre croissant de producteurs. Ces derniers profitaient à ses dépens de la stabilité des prix. Il ne pouvait pas être directement présent sur le marché américain du fait de la législation antitrust. Il voulait enfin se dissocier des diamants qui, en Angola et au Sierra Leone, financent l'effort de guerre, ou des pierres extraites à la sueur des enfants du tiers-monde. Deux images peu reluisantes pour