Washington
de notre correspondant
La nouvelle économie est mangeuse d'hommes. Pour une fois unie, la Silicon Valley a convaincu le Congrès américain d'accorder des milliers de visas à des immigrés de haut vol, informaticiens, mathématiciens, programmeurs, qui manquent aux Etats-Unis. La loi, qui ouvrira les portes à 200 000 étrangers par an, n'a pas été définitivement adoptée mais législateurs, démocrates comme républicains, malgré l'opposition des syndicats et de plusieurs associations d'informaticiens afro-américains ou hispaniques, sont convenus d'un compromis qui devrait être bientôt voté.
Le Congrès est soumis depuis des mois à un intense effort de lobbying des entreprises de haute technologie qui affirment ne pas trouver assez d'Américains pour nourrir la nouvelle économie. L'Information Technology Association of America (ITAA, le syndicat professionnel de la haute technologie) estime que le secteur créera 1,6 million d'emplois d'ici douze mois et qu'il manquera près de 300 000 cerveaux, un déficit que seule l'immigration peut combler. Une entreprise comme Texas Instrument dit manquer de 1 600 «techies», comme sont appelés aux Etats-Unis les travailleurs hautement qualifiés du monde de la technologie, et son directeur du personnel a dû offrir une Porsche pour convaincre un ingénieur de rejoindre son entreprise.
Le soutien de Clinton. Le Congrès a déjà doublé il y a deux ans le nombre de techies admis et les Etats-Unis accordent environ 120 000 visas dits H 1-B aux étranger