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Libération

Le droit du travail malmené dans l'Union européenne

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Un rapport dénonce des discriminations contre les femmes et l'exploitation des enfants et des prisonniers.
publié le 17 juillet 2000 à 2h17

L'Union européenne, qui dénonce volontiers les conditions de travail dans les pays en voie de développement, devrait peut-être se pencher davantage sur ce qui se passe chez elle. Un rapport de la Confédération internationale des syndicats indépendants (CISL) sur le droit du travail chez les Quinze, publié jeudi, pointe quelques vilaines taches, comme la traditionnelle discrimination professionnelle des femmes, mais aussi le travail des prisonniers ou même l'exploitation des enfants. Sur le papier tout est rose. Les conventions de l'OIT (Organisation internationale du travail) sur la protection des travailleurs ont été généralement ratifiées dans l'UE. Las, le rapport constate une inadéquation des législations nationales avec les normes internationales, voire «un fossé entre les législations et les usages».

Premier point noir: le traitement des femmes, dont les salaires sont invariablement à la remorque des hommes (moins 20% en moyenne). Ce n'est plus une surprise, mais cela reste une violation flagrante de la convention internationale sur l'égalité des rémunérations.. qui date de 1958. L'an passé, un rapport de la députée Catherine Génisson (PS) révélait que dans les 5 000 plus grandes sociétés françaises, l'écart des salaires était toujours de 27%. C'est dans les pays scandinaves que la différence est la plus faible, et en Autriche, au Royaume Uni, en Irlande et au Luxembourg qu'elle est la plus forte. Ce dernier pays étant par ailleurs le seul membre à ne pas avoir signé la