Sacré dilemme pour les Verts! Entre la défense de l'emploi et celle de l'environnement, la cause des ouvriers de Cellatex et la propreté de la Meuse, que choisir? «Bien sûr, nous comprenons le désespoir des salariés victimes de la libéralisation du secteur textile, affirme Denis Baupin, le porte-parole des Verts. Mais en détruisant une rivière, bien commun de l'ensemble des citoyens, ils sortent de l'expression démocratique de leurs revendications.» Les Verts, bien embêtés, appellent donc les salariés à «garder leur self-control», et à «utiliser des moyens de lutte sociale plus acceptables, comme les manifestations ou le blocage des routes». «Quand José Bové démonte un MacDo, poursuit Baupin, l'opinion publique comprend que ce n'est pas irréversible. Mais quand on déverse des produits chimiques dans une rivière, elle ne comprend plus. D'autant qu'une telle action ne nuit pas aux responsables de la faillite de Cellatex.» Pour qu'ils n'aient plus l'embarras du choix, les écologistes souhaitent voir l'Etat mettre en place un «plan social d'excellence» pour accompagner la libéralisation du marché du textile. Dominique Voynet, elle, s'est gardée de réagir face à cette pollution qui fait déjà hurler les ultras de l'écologie. Ainsi l'association Robin des Bois a-t-elle dénoncé hier le «chantage à l'environnement» et l'«écoterrorisme» pratiqués par les ouvriers de la Cellatex, tout en condamnant «l'attitude inacceptable des pouvoirs publics qui laissent faire». La police contre les
Casse-tête pour les Verts
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par Thomas LEBEGUE
publié le 19 juillet 2000 à 2h22
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