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Libération

Heineken sous la menace des bonbonnes

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publié le 20 juillet 2000 à 2h23

Le conflit de Givet fait des petits. Les salariés de la brasserie Adelshoffen, filiale du géant néerlandais Heineken, sont à cran. Depuis 9 heures hier, une trentaine d'entre eux occupent l'usine et menacent de faire exploser des bonbonnes de gaz, si leurs revendications ne sont pas prises en compte.

Le 13 avril, la direction annonçait la fermeturedu site et le licenciement de 101 personnes avant la fin de l'année.

La CGT avait alors commandé un rapport sur les comptes de 1 999.

Cette expertise soulèvera de nombreuses interrogations, notamment sur les conditions de reclassement du personnel.

Le comité d'entreprise prévu hier matin aurait pourtant dû calmer le jeu.

«ça se serait passé plus calmement si notre Pdg, André Pécqueur, n'avait pas traité certains salariés de "petits cons" la semaine dernière lors de l'assemblée générale», explique Thierry Durr, délégué CGT. Autrement dit, hier matin, à l'arrivée de la direction, les salariés étaient déjà remontés et des palettes flambaient dans la cour.

«Monsieur Pécqueur aurait bien voulu répondre à leurs questions dans le calme, mais vu le spectacle..., il a préféré partir», rétorque la direction de la communication.

«C'est une grève illimitée, on n'a plus rien à perdre.

On fera sauter les bonbonnes. Ou pire encore, on a plein de produits dangereux», déclarait Thierry Durr qui fixe

un ultimatum de 24 heures. Aux yeux des salariés, les propositions de reclassement faites par la direction ne sont pas sérieuses: «Ils nous ont proposé 24 offre