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Libération

Les serments d'un cartel à la poursuite du diamant blanc.

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Des négociants et des tailleurs ont adopté hier à Anvers un système de contrôle mondial pour empêcher le trafic de financer les conflits africains.
publié le 20 juillet 2000 à 2h24

Anvers envoyée spéciale

Pour une vieille industrie qui fonctionne encore sur la parole donnée, le marché du diamant a réagi avec une rapidité exemplaire aux critiques. Accusés d'entretenir les conflits africains en achetant des diamants sans se préoccuper de leur origine, les diamantaires réunis en congrès à Anvers ont adopté hier un système de contrôle mondial qui, à défaut de supprimer tout trafic, le rendra plus dangereux et plus coûteux pour les chefs de guerre comme pour ceux de leur profession qui enfreindraient les règles.

Sacs scellés. Les principaux négociants et tailleurs, regroupés au sein de la Fédération mondiale des bourses de diamants (WFDB) et de l'Association internationale des fabricants de diamants (IDMA), ont décidé que les lots de pierres brutes devront désormais être exportés dans des sacs scellés et accompagnés de certificats d'origine infalsifiables. Les pays producteurs, notamment les Etats africains, devront mettre en place un office d'exportation unique et accrédité. Le Liberia par exemple, par lequel transitent les diamants «sales» de la Sierra Leone (ceux qui proviennent de la zone de conflit) sous embargo de l'ONU depuis le 5 juillet, est donc sommé de faire le ménage dans ses exportations. Les données concernant l'origine et la circulation des diamants seront enregistrées dans une base de données internationale, ce qui est une véritable révolution dans un milieu où l'on se contente d'un vague papier signé pour une transaction.

Sanctions. Les règle