Okinawa envoyés spéciaux
Cruel dilemme. Comment un club vieillot, très fermé et en quête de légitimité, qui se réunit une fois par an depuis 1975, peut-il répondre aux craintes suscitées par la mondialisation? C'est à cette «quadrature du cercle», selon l'expression d'un diplomate, que va tenter de s'atteler le G8, qui se réunit à partir d'aujourd'hui à Nago, sur la très isolée île d'Okinawa. Au moment où l'élite des pays riches dresse un tableau dithyrambique de la croissance mondiale, il s'agit de donner le change. Tous unis désormais derrière la bannière d'une mondialisation humanisée, les chefs d'Etat et de gouvernement vont donc tenter d'impulser quelques réflexions qui dépassent le pure cadre économique pour s'attaquer aux problèmes sociaux globaux. D'où un agenda fourre-tout, aussi généreux que général... Derrière des intitulés très zen (une plus grande tranquillité d'esprit, une plus grande prospérité et une plus grande stabilité, sic), on parlera d'abord de la «fracture technologique», qu'une charte de l'information devrait tenter de combler. On évoquera aussi le génome humain ou les pandémies; la lutte contre la criminalité ou l'annulation de la dette; l'environnement ou le développement. L'autre monde (celui en développement) a d'ailleurs pour la première fois été sollicité. Conviés hier à Tokyo à une réunion préparatoire, les présidents du Nigeria, de l'Afrique du Sud et de l'Algérie ont lancé un appel en faveur d'un «réel» partenariat, parlant de «copropriété» d'