Ils avaient donné un ultimatum à la direction. A 18 heures, hier après-midi, ils devaient faire sauter des bonbonnes de gaz si celle ci s'obstinait dans son silence. Les avocats des deux parties ayant accepté de dialoguer, ils ont repoussé leur menace de 72 heures.
En attendant, la trentaine de salariés de la brasserie Adelshoffen, filiale de Heineken, ont déversé hier dans les rues de Schiltigheim (Bas-Rhin) des centaines de litres de bière. Depuis mercredi matin, ils occupent leur usine, menacée de fermeture avant la fin de l'année. «Les salariés d'Adelshoffen sont en panne d'interlocuteurs», déplore André Reichardt, vice-président du conseil régional du Bas-Rhin.
Effrayée par l'agitation des salariés mercredi, la direction a en effet quitté le navire. Depuis, elle n'est pas revenue. «Le site restera occupé jusqu'à ce que les politiciens nous obtiennent quelque chose», a prévenu Thierry Durr, secrétaire CGT du comité d'entreprise. «J'ai proposé par fax à monsieur Durr un rendez-vous pour la semaine prochaine», annonce André Pécqueur, PDG de l'usine.
«S'il ne vient pas en personne avant lundi prochain, on aura mis à exécution nos menaces», rétorque le délégué syndical. «La brasserie est située au centre de la ville, je vois mal les salariés décider de faire sauter les bonbonnes. Ils mettraient la vie de leurs amis en danger», commente Claude Wise, adjoint au maire. Ce dernier n'a pas souhaité soutenir les employés dans leur lutte pour le maintien du site mais s'est prononcé po