Les Auvergnats et les Corses seront-ils les premières victimes de la «fracture numérique»? Alors que Lionel Jospin et Jacques Chirac n'ont plus que cette expression à la bouche, les habitants de ces deux régions auxquels il faut ajouter les Franc-Comtois et les Limousins risquent de ne pas profiter comme les autres Français de l'accès à l'Internet à haut débit.
A la suite d'une compétition organisée par l'Autorité de régulation des télécoms (ART), deux opérateurs, Completel et Siris, s'étaient vu confier la tâche d'exploiter ce service pour ces quatre régions. Ils devaient mettre en place la boucle locale radio (BLR) qui consiste à transmettre des données numériques par onde radio (lire encadré). Mais considérant que cela n'était pas assez rentable pour eux, ils ont refusé tout net. Et provoqué chez le gouvernement et l'ART un embarras difficilement dissimulable.
Pointilleux. L'enjeu est en effet de taille. La BLR doit servir à enterrer définitivement le monopole de France Télécom pour les appels locaux. En offrant des vitesses de transmission très rapides, ce système intéresse fortement les entreprises qui utilisent l'Internet. Le marché est potentiellement très rentable, de nombreux opérateurs se sont portés candidats pour exploiter la BLR. Trop par rapport au nombre de fréquences disponibles. L'ART a donc organisé pour les départager un système extrêmement pointilleux qui comprenait: rédaction d'un dossier, examen oral des candidats, notation des opérateurs sur des enga