Larguer les canards boiteux et les petites sociétés, garder les manettes dans les grands groupes prometteurs: voila qui pourrait résumer la stratégie de Lionel Jospin depuis 1997 en matière de privatisations, rebaptisées «ouverture du capital» pour ne pas choquer l'électorat de gauche. Les deux nouvelles opérations concoctées par Laurent Fabius, le ministre des Finances, semblent s'inscrire dans ce cadre.
Prétendants. Avec son gros milliard de francs de chiffre d'affaires, 88 millions de bénéfice net et 1,4 milliard de fonds propres (100 fois moins que BNP-Paribas), la banque Hervet sera mise sur le marché à l'automne. La manoeuvre ne risque pas d'affoler la place, ni de rapporter des mille et des cents à la cagnotte de l'Etat. Une offre publique de vente sera proposée au public sur la majorité des actions, tandis qu'un groupe d'actionnaires stables «pourrait détenir entre 30 et 40% du capital».
Parmi les prétendants, Dexia, le Crédit du Nord, et des étrangers comme Sanpaolo et Fortis. Les salariés d'Hervet auront droit d'acheter environ 10 % du capital. Le petit établissement piloté par Patrick Careil, ami de Laurent Fabius, quittera donc le giron de l'Etat, sans porter atteinte à ses grands intérêts. A charge pour ses nouveaux actionnaires de mener à bien une restructuration que les analystes financiers jugent «indispensable».
L'Etat s'était déja débarrassé de deux boulets à l'été 1998: l'assureur Gan, en grosse déconfiture, qu'il contrôlait à 100 % avait été cédé.. à 100 % e