Menu
Libération

La méthode Givet échoue à Valenciennes

Article réservé aux abonnés
Des ouvriers menaçaient de tout faire sauter. Ils ont levé l'ultimatum.
publié le 29 juillet 2000 à 2h39

Valenciennes envoyé spécial

Eux aussi, ils avaient entassé des bouteilles de gaz et d'acétylène. Vendredi matin, les salariés de l'entreprise sidérurgique Forgeval à Valenciennes ont menacé de faire exploser les quinze fours de l'usine si on ne les entendait pas.

Mais la peur des CRS a été la plus forte. L'après-midi même, ils avaient tout déblayé. Et vendredi soir, leurs représentants avaient signé un protocole d'accord leur octroyant un congé de conversion de six mois et une prime de 50 000 francs au premier février 2001 pour ceux qui n'auraient rien retrouvé. Soldant, au moins provisoirement, une crise qui a démarré le 21 juillet, date à laquelle la liquidation de leur entreprise a été prononcée. Forgeval voulait suivre l'exemple de Cellatex et d'Adelshoffen. Ces deux conflits ont attiré au mois de juillet l'attention de toute la France grâce aux menaces, jusqu'ici inédites, brandies par leurs salariés.

Mais Forgeval n'est pas Cellatex. «Parce qu'on s'y est pris trop tard», dit l'un d'entre eux. Les forgerons ont été pris de court. La «liquidation leur est tombée sur la gueule». Personne ne s'y attendait. Après, ils ont fait confiance à leurs syndicats (CGT et CFDT). «On pensait qu'en suivant le conseil des gars spécialisés, on allait avoir quelque chose.» Ils espéraient obtenir bien davantage que les indemnités de licenciement prévues. Les syndicats pariaient, eux, sur «la poursuite de l'activité». Contrairement à Givet, où aucun repreneur crédible ne s'était manifesté pour