«Mais bon sang, entendez- nous!» Les ouvrières de l'usine Bertrand Faure à Nogent-sur-Seine en ont assez de se battre dans l'indifférence des médias, des politiques et des directions. Comme les ouvriers de Cellatex à Givet (dans les Ardennes), d'Adelshoffen à Shiltigheim (près de Strasbourg) et de Forgeval à Valenciennes, confrontés à la banalité des fermetures d'usine et des plans sociaux, elles ont décidé d'employer la manière forte. «ça a marché à Givet. Ca peut marcher chez nous», lance Nelly Rousselle, secrétaire du comité d'entreprise.
Depuis jeudi, une partie des 236 salariés, dont 80 % sont des femmes, occupe les ateliers de fabrication de housses de sièges de voitures et menace de détruire leurs machines. C'est pourtant, «un très bel outil de travail», selon François Delhostat de la CGT. Les grévistes aimeraient pouvoir obtenir le maintien de l'activité sur ce site qu'ils qualifient de «très rentable». François Delhostat le reconnaît: «Cette usine, c'était la vitrine du groupe.» Mais comme à Givet, les salariés n'y croient plus guère. Plutôt que d'obtenir une demi-mesure qui les baladerait d'un plan social à l'autre, ils réclament un «plan social haut de gamme» pour pouvoir en finir vraiment avec les faux espoirs. Depuis mai, date à laquelle la direction a annoncé la fermeture du site de Nogent-sur-Seine, «ça s'éternise». Le temps est long quand on sait qu'au final, on va perdre.
Au rendement. Ces quatre conflits se ressemblent sur bien des points. Ils sont très local