«Francia, ladrao!» «Francia, absurda!» Il est dimanche midi dans le hall F à l'aéroport de Roissy, et les passagers du vol pour Rio hurlent devant les guichets d'enregistrement. L'avion décolle à 13h15, ils viennent d'être prévenus qu'ils sont sur liste d'attente. Air France a surréservé («surbooké», dans le jargon) de 67 places. Un employé écarte les bras, impuissant: «Toutes les compagnies font ça. Seulement, la plupart du temps, les gens ne s'en aperçoivent pas car beaucoup ne viennent pas». Il tente de les calmer: «Vous partirez sans doute demain. Nous nous chargeons de l'hôtel, des compensations financières sont prévues, 2 000 francs remboursables ou 4 000 francs à réutiliser sur nos lignes.» Un type s'étrangle: «Vos lignes, je ne suis pas prêt de les reprendre. Nous avons tous payé le prix fort et si on prend Air France ce n'est pas pour être traités pire que sur un charter!» Une hôtesse désoléerévèle que «de toute façon, l'avion est plein des recalés d'hier, et demain ça va recommencer». La consigne circule: «Vous attendez là avec vos bagages, vous êtes enregistrés et vous saurez à midi et demi si vous partez». A l'heure dite, une vingtaine sont appelés. Les autres restent. Chaque jour dans les aéroports, le surbooking provoque la colère de centaines de voyageurs.
Indemnisations. Cette pratique légale, à laquelle aucune compagnie n'échappe, consiste à vendre plus de billets qu'il n'y a de places dans l'avion. Les transporteurs estiment que sur chaque vol présumé comple