Ils avaient prévenu le ministère de l'Agriculture qu'ils n'étaient pas contents. Ils l'ont exprimé hier. Quelque 300 viticulteurs de la région du Gard, de l'Aude, et de l'Hérault ont occupé les péages de la région sur l'autoroute A9. Pour le plus grand bonheur des automobiles qui passaient gratuitement, non sans avoir au préalable pris connaissance des raisons de leur colère. Elles tiennent en cinq lettres: VDPCE. 1 à 2 F le litre. Les initiés sauront que cela désigne les «vins de différents pays de la communauté européenne» qui, selon les viticulteurs sont importés de manière massive depuis avril. Ils estiment à plus de 100 000 le nombre d'hectolitres qui transitent chaque semaine par le port de Sète depuis cette date. Ils sont vendus entre 1 et 2 F le litre quand les viticulteurs héraultais ne peuvent vendre leur vin de table ou de pays moins de 3 F. Premières destinataires, les grandes surfaces, accusées d'avoir poussé les «metteurs en marché» (intermédiaires entre les producteurs et la distribution) à privilégier les VDPCE au détriment des vins français. «Ces importations massives perturbent le marché», dit Bernard Augé, directeur adjoint du Syndicat des vignerons de caves coopératives, qui réclame de la transparence sur l'origine de ces produits. «On dit VDPCE, mais c'est tout; le consommateur ne sait pas d'où ils viennent. Italie, Espagne, Portugal... Peut-être même ne sont-ils pas de la communauté européenne?»
Tout est possible dans le doute sur leur origine et les vit