Quand l'Insee sert de référence au Medef dans le débat actuel sur la «refondation sociale», cela crée du remue-ménage au sein de l'institut. Et cela pose la question de la neutralité des études. Les syndicats de l'Institut national des statistiques et des études économiques protestent contre la publication de deux rapports aux méthodes scientifiques controversées. En avril et juin, Guy Laroque, directeur des études et des synthèses économiques de l'institut, et Bernard Salanié, chercheur dans le même département, publient coup sur coup dans la revue mensuelle Economie et Statistiques deux articles sur le «non-emploi» en France. Deux articles pour une seule conclusion: le Smic et les minima sociaux pèsent sur le «non-emploi» en France. «Il ressort de l'étude que l'incitation financière à reprendre un emploi payé au Smic est faible pour nombre de chômeurs», lit-on en tête du rapport d'avril. Dans le contexte tumultueux des négociations de la nouvelle convention Unedic, l'évocation de ces fameuses «trappes à pauvreté», qui font le bonheur des économistes les plus libéraux, n'est pas vraiment goûtée par les syndicats.
Erreurs grossières. Un communiqué de rectification technique est publié, dénonçant les grossières erreurs de méthode des deux auteurs et l'opportunité d'un tel travail à ce moment-là du débat social. Les syndicats épinglent notamment le postulat de base selon lequel un chômeur n'a aucune raison de prendre un emploi si cela ne lui permet pas d'augmenter ses revenus d