Massivement collés! Et sans réel espoir d'en sortir à court terme. Une centaine de cadres supérieurs et membres de la direction générale de Rhodia, un champion français de la chimie des matières plastiques et des fibres auparavant contrôlé par Rhône-Poulenc ont du mal à retrouver le moral. C'est que la forte dégringolade du groupe en Bourse (- 27,3 % depuis le début de l'année) les concerne aussi directement que possible: il y a deux ans, tous ont investi volontairement l'équivalent d'un an de leur salaire pour acheter des actions Rhodia à un prix moyen de 21 à 23 euros. Par prélèvement direct sur la paie. Exemple: pour un salaire annuel moyen de 121 000 euros (794 000 F), l'impétrant s'offrait à l'époque 5 000 actions sur les 174 millions de la maison. Las! Le titre se traîne actuellement autour de 16 euros, tout près de son plus bas de l'année (15,97 euros) et trop loin des 23,6 euros atteints au plus haut pour que la centaine d'audacieux reprennent espoir rapidement.
«C'est difficile à avaler pour nous. Depuis deux ans, la direction nous a demandé beaucoup d'efforts, notamment en terme de productivité. En échange, nous pouvions espérer de belles plus-values sur notre investissement. Mais c'est le contraire qui arrive», constate un des intéressés, qui voit chaque jour fondre à vue d'oeil ses économies en Bourse. Au point que Rhodia pourrait bien devenir une caricature des aléas de l'actionnariat salarié, si prisé par le ministre des Finances et par le Medef. Flash-back