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Libération

Téléphone en dérangement syndical aux Etats-Unis

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Le conflit Verizon servira de test pour la nouvelle économie.
publié le 7 août 2000 à 3h14

Cette grève ne concerne «que» 85 000 salariés. Mais l'issue du conflit qui opposent, aux Etats-Unis, les syndicats à la direction de Verizon concerne l'ensemble des salariés du secteur des télécoms. C'est du moins ainsi que le CWA (Communications Workers of America) et IEBW (International Brotherhood of Electric Workers) présentent l'issue de leur bras de fer avec Charles Lee, PDG du nouveau groupe né de la fusion de Bell Atlantic et GTE Corp. Au-delà des revendications salariales, se joue l'influence syndicale dans le nouveau secteur des télécommunications mobiles en très forte croissance. Et plus généralement dans les industries de la nouvelle économie.

Vocabulaire ennemi. «Verizon Wireless (la filiale téléphonie mobile) se développe à une vitesse incroyable, mais dans le même temps, le groupe d'employés non-syndiqués augmente sans qu'on puisse faire pour l'instant quoi que ce soit» s'inquiétait samedi Robert Campbell, du CWA. Autrement dit, les organisations syndicales ont du mal à s'imposer dans ce secteur. Et les conditions de travail exigées par les nouvelles industries s'enveniment, pour elles, d'un vocabulaire ennemi. «On demande que le stress institutionnalisé au niveau du management cesse sur le lieu de travail» expliquait Viola Figueroa du CWA. «Flexibilité», «mobilité», «heures supplémentaires», la nouvelle donne de cette économie (et de ses stocks options) a tendance à redessiner, voire à négliger, les rapports de force entre les employeurs et les salariés. Selon