Roissy envoyée spéciale
«Il faut sortir de cette merde!» Au terminal C de l'aéroport Charles-de-Gaulle, à Roissy, les hôtesses au sol d'Air France n'en peuvent plus d'être confrontées chaque jour à des dizaines de voyageursen colère. Voire très en colère. Alors elles ont cessé le travail une journée. «Tous les jours, à cause du surbooking, nous devons annoncer à des passagers qu'ils ne peuvent pas embarquer et qu'on n'est même pas sûres qu'ils pourront partir le jour-même. Il y en a qui le prennent plutôt bien et puis il y a ceux qui le prennent très mal.» Et le personnel encaisse : «Vous vous rendez compte? En ce moment, on a en moyenne quinze arrêts maladies par jour. Les agents craquent tant physiquement que moralement.»
Unanimité. 106 des 116 agents commerciaux qui composent l'équipe du terminal étaient en grève hier, soutenus par l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa). Ils n'ont pas trente ans, ils sont tous en uniforme, et d'une voix unanime, n'ont qu'une seule revendication: «Air France doit admettre que ce terminal subit chaque jour de nombreux imprévus et que le manque de personnel et d'organisation ne peut plus durer», résume un porte-parole. «On aime notre compagnie. On est fiers d'y travailler. Mais là on ne peut pas, dans ces conditions, servir les clients. En fait, on fait cette grève pour Air France, pour pouvoir servir les clients comme ils l'exigent », ajoute un agent. Lorsqu'un délégué de la CFDT débarque dans la salle pour soutenir les grévistes, l