Hier, en début d'après-midi, une soixantaine de passagers du vol Paris-La Havane manifestent devant le comptoir d'AOM à Orly. «On veut voir un responsable!», scandent-ils . Une représentante de la direction distribue à chacun un bon de 3000 francs. Ces personnes devaient décoller dimanche à 12 heures 45. Mais hier soir, ils étaient toujours à terre, après avoir passé deux nuits dans des hôtels situés à proximité de l'aéroport. «Dimanche matin, on nous annonçait qu'il y avait un problème technique et que le vol était reporté à 18 heures. Puis le départ a été remis au lendemain. Lundi, on nous a dit que finalement nous partirions le mardi matin. Et là, nous sommes toujours dans l'inconnu sans que l'on nous explique clairement les raisons du retard», s'indignait l'un des passagers.
Les «trois cents» du vol Paris-La Havane sont en quelque sorte des victimes de la reprise économique qui a entraîné une explosion du trafic aérien (+8 % l'an dernier). A ce phénomène s'ajoute une gestion serrée des vols en période estivale. «Nous fonctionnons à flux tendu», explique Pascal Meynard, directeur technique d'AOM. Traduction: les 13 avions long-courriers de la compagnie sont «tous mobilisés». AOM a fait le choix de ne pas mettre d'appareil en réserve pour remplacer au pied levé un de ses jets qui tomberait en panne. Une stratégie guidée par le souci d'optimiser la rentabilité de sa flotte et de vendre au moindre coût les billets. Résultat: le moindre incident technique qui maintient un avio