Malgré le coup de mou actuel de la Netéconomie, la Silicon Valley distille encore quelques beaux contes de fées. Ainsi le mariage hier de deux des start-up les plus explosives de la Vallée, Phone. com et Software.com, consacre la success-story d'un Français, Alain Rossmann, patron de la première. Une réussite sans équivalent pour un frenchie, hormis peut-être celle d'Eric Benhamou, patron de 3Com (fleuron du hard pour le Net).
Rossmann est un ex-camarade de promotion de Jean-Marie Messier, le patron de Vivendi, à Polytechnique. Il a débarqué voilà vingt ans à San Francisco. Il s'est lancé dans l'aventure des start-up avec des hauts et des bas. Jusqu'à ce qu'il ait le premier -dès 1994!- l'intuition d'un futur développement de l'Internet mobile (consultation du Web sur les téléphones portables). Rossmann crée alors Unwired Planet avec une toute petite équipe, qui sera à l'origine du WAP, désormais norme du Web mobile. La société est rebaptisée Phone.com en 1999, au moment de son introduction en Bourse. Le cours explose: en six mois, Rossmann transforme sa mise initiale de 500 000 francs en 8 milliards de dollars de capitalisation boursière (56 milliards de francs). Le coup de blues du Nasdaq, au printemps dernier, ramènera l'action à un niveau plus raisonnable.
Software.com, spécialiste de la messagerie électronique, a connu un parcours similaire, créée très tôt, en 1993. Même business: la fourniture de logiciels aux opérateurs Internet et de télécoms. Explosion identique: intr