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Libération

Le gaz libéré sur parole

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Fin des monopoles dans l'UE, alors que Paris n'a toujours pas légiféré.
publié le 10 août 2000 à 3h19

Depuis ce matin, le transport du gaz en France, comme dans toute l'Union européenne, est ouvert à la concurrence. Mais chose paradoxale, ce ne sont pas les pouvoirs publics hexagonaux qui ont orchestré cette libéralisation mais Gaz de France lui-même: la France, présidente actuelle de l'Union n'ayant pas transposé à temps la directive communautaire. L'adoption par le Parlement du projet de loi présenté en juin au Conseil des ministres par Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, ne devrait pas intervenir avant le premier semestre 2000, aussi l'entreprise publique a pris les devants et ouvre désormais ses réseaux de transport et de distribution ainsi que ses capacités de stockage à la concurrence européenne. «Nos clients nous auraient reproché de ne pas jouer le jeu. Nous avons donc décidé de mettre en oeuvre les dispositions de la directive comme elle le prévoit au 10 août. D'autant que l'émergence d'un grand marché européen nous intéresse beaucoup», déclare Christian Lescure, directeur délégué à la stratégie à Gaz de France. Car l'opérateur français a depuis longtemps posé ses pions sur l'échiquier gazier européen: implanté en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie, l'ouverture des réseaux lui offre de belles opportunités.

Tarification. Dans un premier temps, seuls certains utilisateurs seront concernés. Les entreprises, qui consomment plus de 25 millions de mètre cube de gaz par an (soit 20 % du marché français)peuvent désormais faire appel aux fournisseurs d