La livre sterling est-elle encore une monnaie? C'est ce que doivent se demander les fournisseurs britanniques de Toyota. Le constructeur automobile nippon a en effet demandé aux entreprises qui sous-traitent pour lui de l'autre côté de la Manche, de bien vouloir lui adresser désormais des factures en euros. Non pas parce que c'est plus simple pour le constructeur automobile japonais, mais pour lui éviter des «risques de change». «Nous avons demandé à un petit nombre de nos fournisseurs de facturer en euros plutôt qu'en sterling leurs nouvelles prestations», a déclaré une porte-parole de Toyota UK, arguant que «Toyota recherche les occasions d'obtenir des économies de coûts là où c'est possible et approprié», et cela inclut des appels d'offres pour les pièces détachées ou les composants, a-t-elle poursuivi.
Un rien cynique, Toyota n'hésite pas à vanter les bienfaits de l'euro pour les Britanniques : «les fournisseurs trouvent également que le fait de supprimer les risques liés aux fluctuations des taux de change dans l'avenir est bon pour leur planification industrielle». En fait, le désir de Toyota, même si le groupe précise qu'il ne s'agit pas encore d'une obligation, revient à faire assumer le risque de change aux entreprises britanniques, au profit du groupe nippon. Si la livre augmente ou baisse, Toyota n'aura plus à réaliser de coûteuses opérations de «couverture», conclues en général avec les banques. Les fournisseurs britanniques devront, eux, répercuter entièrement su