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Libération

Des taux et débat au Japon

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La Banque centrale les augmente. Le gouvernement s'irrite.
publié le 12 août 2000 à 3h24

Une dizaine d'années après les Européens, le gouvernement japonais connaît les affres d'une Banque centrale indépendante. Après un débat politique sans précédent dans l'archipel, la Banque du Japon (BoJ) a relevé hier de 0,25 % ses taux directeurs, mettant fin à sa politique de «taux d'intérêt zéro». Et a humilié publiquement le Premier ministre Yoshiro Mori, qui militait depuis plusieurs jours contre une telle décision.

La politique de taux d'intérêt zéro a été lancée en février 1999, alors que le système financier japonais était dans une situation catastrophique. Le ralentissement économique avait conduit à de nombreuses faillites. Et les banques s'étaient retrouvées collées avec des créances douteuses, c'est-à-dire des prêts non remboursables.

Aujourd'hui, les perspectives de croissance sont meilleures, en grande partie grâce aux exportations. «L'économie japonaise atteint un cap où les craintes déflationnistes se sont dissipées», souligne la BoJ. Ce qui était la condition pour abandonner la politique de taux zéro. Mais le gouvernement japonais ne fait pas du tout la même analyse. «Le moment choisi est inopportun pour mettre fin à la politique de taux zéro», déclarait mercredi Kiichi Miyazawa, le ministre des Finances. Face à ces pressions, la BoJ, qui a gagné une relative indépendance depuis 1998, jouait sa crédibilité. Elle a donc choisi de durcir la politique monétaire.

«Cependant, souligne Régis Khaber, économiste à Aurel Leven, cette décision ne devrait pas avoir d'effe