Rio de notre correspondant
Les gérants de Terra, le serveur d'accès à l'Internet, filiale du groupe Telefonica, croient avoir trouvé le nouvel Eldorado du Web: l'«espace hispano-lusophone». Ce terme barbare regroupe tous les pays de langues espagnole et portugaise. Comme ces langues sont très proches, surtout à la lecture, les contenus proposés sont facilement adaptés de l'une à l'autre. Ainsi, se dessine un public virtuel disséminé dans toute l'Amérique latine, la péninsule Ibérique et les anciennes colonies portugaises, comme l'Angola ou le Timor oriental. Au total, 600 millions de consommateurs, soit 10 % de l'humanité! Cet espace virtuel offre en théorie deux avantages fantastiques : le contenu produit pour le serveur est diffusé à très grande échelle et une seule annonce publicitaire dans Terra touche une clientèle dispersée dans une trentaine de pays.
Niches. Depuis les indépendances latino-américaines au début du XIXe siècle, c'est la première fois que cet ensemble de pays se retrouve associé dans un grand marché unifié. Terra est le premier serveur en Amérique latine où il s'appuie sur les nombreuses filiales de Telefonica. Sa théorie lui sied à merveille. Mais est-elle utile pour d'autres? Quelques entreprises se développent elles aussi au Brésil et dans d'autres pays latino-américains. C'est le cas notamment de O Site, Submarino et Starmedia. Nés dans un pays voisin au marché réduit (en Argentine ou en Uruguay), ces serveurs tentent avec beaucoup de difficultés de s'