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Libération

Lastminute.com embarque Dégriftour

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Le spécialiste britannique du voyage soldé rachète son rival français.
publié le 15 août 2000 à 3h26

Selon un adage de la Net économie, «second place, first loser» («Sur Internet, le second est le grand perdant.»). Lastminute.com, le spécialiste de la vente de services (voyages, spectacles...) de dernière minute sur le Web en a suivi la leçon. Et raflé la place de leader européen sur son créneau en décidant d'avaler Dégriftour, spécialiste français du voyage dégriffé en ligne. Pourtant, à scruter de près les chiffres d'affaires, Lastminute n'est guère plus gros que Dégriftour : 700 millions de francs pour le premier, contre 550 millions pour le second. Mais le britannique avait sur Dégriftour un insigne avantage, celui d'être coté en Bourse.

Francis Reversé, le fondateur de Dégriftour, se dit ravi. A 59 ans, l'ex-vendeur de croisières pour retraités va pouvoir couler des jours paisibles dans le Calvados. Dégriftour, dont 78 % du capital étaient détenus par son fondateur, a été estimé dans cette opération à un peu plus d'un an de chiffre d'affaires, soit 643 millions de francs. Dégriftour a presque dix ans. Lastminute n'en a pas deux, mais le développement des affaires sur l'Internet ne suit pas le tempo de la vie ordinaire.

Guerre du Golfe. Lorsque Francis Reversé décide en 1990 d'écouler les invendus des fabricants de voyages sur Minitel, c'était pour «sauver sa boutique». Spécialiste de la vente de croisières en Méditerranée aux caisses de retraite, il gagnait bien sa vie jusqu'à ce que la guerre du Golfe ruine son fonds de commerce. «Je savais que la Méditerranée était fou